
Bonjour à toutes et à tous,
C’est parti pour ce nouvel épisode de Hors Antenne, la newsletter d’une éducation connectée autrement !
Aujourd’hui, nous traitons d’un sujet majeur : les enfants et les téléphones portables.
La question de Sylvia, Maman Espionne de l’Agent P.A.L.O.M.A., 11 ans
“Ma fille de 11 ans veut un smartphone. Je lui ai expliqué les dangers des réseaux sociaux, l’addiction au téléphone, sans parler du coût d’un smartphone. Je pense qu’elle est encore trop jeune, mais je ne parviens pas à la convaincre…”
55% des enfants de 7-14 ans possèdent désormais leur propre smartphone
Selon une étude réalisée par Juniorcity, le taux de possession de téléphones portables dépasse même la barre de 70% parmi les 11-12 ans.
C’est un véritable effet de société que Paloma a connu lors sa rentrée au collège. La plupart de ses ami.e.s possède très probablement un téléphone portable.
Sa demande provient sûrement d’une frustration de ne pas pouvoir partager et échanger avec ses ami.e.s via ce nouveau mode de communication. Une impression d’être coupée du monde, et mise à l’écart sans téléphone.
Ouvrir le dialogue sur les téléphones portables
Voici quelques conseils pour répondre à sa demande, et ouvrir le dialogue à ce sujet :
- Comprendre les attentes de votre enfant : dialoguer et poser des questions concrètes pour comprendre pourquoi votre enfant a envie (besoin) d’un téléphone. Quelle utilisation Paloma souhaite-elle en faire ? Quelle application a-t-elle envie d’installer ? Pourquoi ce téléphone est il un véritable besoin, indispensable pour elle ? En quoi est-ce un problème de ne pas en avoir un ?
- Sensibilisez votre enfant aux dangers des écrans : grâce aux réponses obtenues suite au dialogue instauré précédemment, il sera plus facile d’appréhender les dangers que votre enfant pourrait rencontrer avec son smartphone. Nous vous suggérons d’être dans une démarche instructive, pédagogique et positive avec Paloma. Evitez le conflit, adaptez votre discours en fonction de ses attentes, et accompagnez-la en la sensibilisant quant à l’addiction aux écrans, à la perte de concentration, aux dangers des réseaux sociaux, à la solitude face aux écrans etc.
- Une fois les dangers évoqués et compris, il sera possible de trouver un terrain d’attente : en fonction de sa réaction et de sa compréhension des dangers, le choix vous revient quant à l’achat ou la récupération d’un téléphone. Paloma aura toutes les cartes en main pour s’en servir de la meilleure de manière. C’est une relation de confiance qu’il faut instaurer entre vous, autour de ce sujet.
Le petit truc en +
Si vous décidez de sauter le pas, et de fournir un téléphone personnel à votre enfant,, nous vous conseillons de l’accompagner dans sa première utilisation, et de paramètrer le téléphone ensemble, pour que vous soyez bien d’accord avec son utilisation. Pour en savoir plus, retrouvez la règle du 3-6-9-12 pour les écrans et les enfants décryptée.
Cela aura un double effet bénéfique : votre enfant aura choisi lui-même ses limites, et de votre coté, vous serez rassuré.e car vous resterez maître de son utilisation. Une relation de confiance et une bonne communication sont la clé !
Nous vous conseillons ce très bon guide pour vous aider.
Notre recommandation
Un petit quiz sur vos usages personnels vous propose des outils à installer sur le smartphone de votre enfant, pour un paramètrage optimal, aussi bien pour lui ou elle que pour vous !
Vous avez vécu une situation similaire avec vos enfants et souhaitez nous faire part de votre histoire, face à ce passage important vers une responsabilisation de l’enfant ? Racontez-nous en commentaire de cet article !
Pssst : Mais pourquoi Hors Antenne ?
Hors Antenne, c’est littéralement tout ce qui est dit ou fait en coulisses, qui n’est usuellement pas publié. C’est tout ce qui se passe en Off, dans l’ombre, et qui est souvent bien plus riche et authentique que ce qui paraît au grand jour.
Hors Antenne signifie aussi « en dehors des ondes », et nous ramène à tout « ce qui est déconnecté« . Et ça tombe bien, parce que c’est ce vers quoi on tend chez En Cavale !
Hors Antenne, parce qu’on vous promet du contenu et des échanges de qualité, sans filtre, et les plus justes possibles.
Nous espérons vous revoir pour la prochaine édition dans 2 semaines !
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Merci pour ces supers conseils et les ressources, vraiment très utiles !
Ici mon beau fils de 11ans a un smart phone (il rentre seul du collège, il reste parfois seul l’après midi ect) par contre il a un forfait free à 2e et son père a bloqué les data donc à moins d’avoir du wifi pas d’accès à internet et compagnie. Il n’a pas le droit aux réseaux sociaux et on a mis l’appli family link sur le téléphone ce qui permet de contrôler le temps d’utilisation, les applications qui sont mises sur le téléphone et mettre une limite d’âge pour YouTube par exemple.
Pour moi l’essentiel c’est de dialoguer, de garder un œil sur le téléphone et de poser un cadre.
Ma fille de 12 ans a un smartphone depuis sa rentrée au collège avec l’appli Family Link (autorisation parentale pour installer les applications, géo-localisation du portable, temps d’utilisation modulable avec, ect…).
Si les limites et les restrictions d’accès à certaines applis sont mises en place dès le départ c’est plus facile que de vouloir les instaurer plus tard!
Bien entendu les limites évolueront avec l’âge ou selon un besoin ponctuel.
Leur portable, c’est un peu comme leur journal intime, leur jardin secret… il faut le respecter mais continuer à être un parent casse-pieds qui rabâche les dangers potentiels et les règles à respecter.
Je suis éducatrice en éducation affective relationnelle et sexuelle et je passe dans les écoles. Encore hier j’étais en CM où 2/3 des enfants ont étés confrontés à des images choquantes ( porno ou violentes) et je me dis que c’est vraiment dommage de mettre un tel outil dans les mains de nos enfants. Mes enfants n’ont un smartphone qu’à partir de la troisième et ils le comprennent très bien, le dialogue est permanent avec eux et on ne se bat sans cesse avec leur temps d’écran. Bonne journée
Bonjour Sylvia,
Question passionnante… ici, on ne se la pose pas encore vraiment car mistinguette n’a que 9 ans, mais cela viendra, on le sait bien. On espère que l’exemple parental joue un rôle important et qu’on parvienne de ce fait à « feinter » : nous n’avons qu’un vieux téléphone à clapet pour 2 et nous espérons donc pouvoir éviter le smartphone pour dériver vers le « bon vieux » téléphone qui ne fait qu’appeler et envoyer des sms… quitte à lui prêter le nôtre et faire un téléphone pour 3 (ce serait l’idéal). Mais on sait bien que la « pression » des camarades est forte.
Je ne pense pas qu’il faille céder, car comme le dit Sophie, les dérives vont très très vite et en début d’adolescence, ça peut être terrible. Que ce soit l’accès à des vidéos porno ou violentes ou bien la haine, le rejet, les moqueries sur les réseaux… cela peut blesser profondément. Lorsque j’étais ado, on était moqués parce qu’on n’avait pas vu les bons clips à la TV… alors je pense que de tous temps et quoi qu’on fasse, à cet âge ingrat, les « meneurs » font la vie dure aux autres et même avec « le bon » téléphone, s’ils ne sont pas sur les réseaux, ou s’il ne font pas ci ou pas ça, de toutes façons, il y aura quelqu’un de leur entourage pour les rabrouer.
Ce n’est pas simple, mais le conflit fait aussi partie des apprentissages, et le rôle des adultes est avant tout de protéger les enfants. Les écrans sont un vrai problème de santé publique, et dans les écoles, nous notons vraiment les effets catastrophiques (langage, concentration, apprentissage, relations…) Ce n’est pas pour rien qu’ils sont interdits dans certaines écoles privées de la Silicon Valley…
Cela dit, c’est compliqué d’être en désaccord entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, donc si on refuse le smartphone aux enfants, il faut aussi savoir s’en détacher en tant qu’adulte, et nous sommes tous pas mal drogués.
Bon courage à vous face à ce dilemme !