Savez-vous ce qu’est l’écoparentalité ? Les parents d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, probablement, se posent beaucoup de questions quant au développement de l’enfant. Ils ont l’espoir et l’envie de toujours faire mieux et d’apporter le meilleur à leur petit. Les adultes de nos jours ont l’avantage – ou pas – d’avoir accès à une foule d’informations, notamment grâce à Internet, pour les guider dans leur apprentissage du rôle de parent. Des pratiques éducatives variées ont émergé, telles que l’éducation bienveillante, le maternage proximal, la communication non-violente pour ne citer qu’elles. Mais connaissez-vous la parentalité écologique ? Ce positionnement éducatif implique des choix en fonction de certaines valeurs et de certains principes. L’équipe En Cavale décortique pour vous cette notion méconnue.
L’origine de cette notion éducative : l’écoparentalité
L’idée d’écoparentalité a été utilisée pour la première fois en 2016 par Daliborka Milovanovic dans le magazine Grandir autrement. Ce mot découle du concept de parentalité écologique évoqué par le magazine. Ce dernier, ayant besoin de se recentrer sur ses valeurs et les idées qu’il véhiculait, a adopté ce terme un an plus tard.
La définition de cette expression est délicate. Pour faire simple, l’écoparentalité symbolise la qualité de ce lien, attentif et attentionné, entre le parent et l’enfant. En d’autres mots, elle caractérise le respect de chaque être humain impliqué dans la relation, concernant aussi bien ses besoins personnels que son développement.
Certaines approches périculturelles et éducatives permettent de nouer des relations écologiques de façon plus efficace et pertinente, comme par exemple :
- le maternage proximal qui est axé sur une proximité physique et émotionnelle renforcée entre le bébé et sa mère. Cela passe par l’allaitement long, le portage, le peau à peau, etc. En fait, tout ce qui peut accentuer le lien maternel.
- la parentalité positive ou éducation bienveillante : cette approche respecte aussi bien les besoins et les droits de l’enfant que ceux du parent. Elle se pratique à travers un apprentissage attentif et non-violent qui aide le petit humain à prendre confiance en lui.
- la communication non-violente (CNV) est une façon d’apprendre à communiquer avec les autres en prêtant attention aussi bien à soi qu’à son interlocuteur.
- etc.
Les principes de la parentalité écologique
Le respect de chacun
La parentalité écologique considère l’enfant comme un être à part entière avec des envies, des besoins, etc. Elle vise à atteindre un meilleur équilibre relationnel entre l’adulte et son petit à travers davantage de collaboration et d’écoute. Cet engagement suppose de la bienveillance et du respect envers chacun, et ce, sur plusieurs aspects comme :
- le rythme biologique ;
- le développement physiologique ;
- les apprentissages ;
- les émotions ;
- la personnalité ;
- etc.
Une approche non-prescriptive
L’écoparentalité est une démarche tout à fait personnelle, qui n’est absolument pas guidée par des règles. Chaque être humain est libre de chercher les informations qui vont lui parler et lui permettre d’avancer sereinement vers un équilibre qui lui est propre. Il s’engage sur le chemin qui lui correspond le mieux et façonne sa propre parentalité écologique en toute bienveillance.
Une application peu répandue
La mise en place de l’écoparentalité peut se faire à travers différentes pratiques parentales encore peu répandues :
- l’allaitement long dont les bénéfices sont de plus en plus reconnus pour le bébé aussi bien que pour la mère ;
- le sommeil partagé qui implique de suivre certaines règles de sécurité et de bon sens pour être adopté ;
- l’IEF ou instruction en famille qui permet à l’enfant de se développer à son rythme et en fonction de ses affinités ;
- etc.
Les valeurs de l’écoparentalité
La vision de cette pratique parentale
La parentalité écologique – et toutes les pratiques éducatives qu’elle englobe – ne se réduit pas à des normes de comportements ou des codes de consommation. Elle ne remet pas non plus en cause une éducation plus traditionnelle. L’écoparentalité s’adapte en fonction de chacun. Il n’existe pas de manière parfaite de penser ou de vivre. C’est avant tout une façon d’être avec soi, avec l’autre et avec le monde. Elle se fonde sur un engagement et des valeurs telles que :
- l’autonomie ;
- la solidarité ;
- l’égalité ;
- l’indépendance ;
- la liberté ;
- l’expérience ;
- la bienveillance ;
- etc.
Mise en garde vis-à-vis de la norme éducative
Les enfants ne perçoivent pas les choses de la même façon que les adultes. C’est pour cette raison qu’il est intéressant de se mettre à leur place, de se mettre à leur hauteur. Mais il est aussi essentiel dans la parentalité écologique de tenir compte de soi. C’est un juste équilibre à trouver.
Quelques mauvaises langues laissent entendre qu’il n’est pas surprenant que certains parents essayant d’appliquer une éducation trop bienveillante risquent de se transformer en hyperparent. Ce dévouement peut paraître étouffant, voire nocif pour l’enfant aussi bien que pour l’adulte.
La perfection n’existe pas. L’être humain est faillible. Il est important d’adapter l’ écoparentalité à ses besoins en toute bienveillance. Sans jugement. Le regard des autres ou ses propres exigences sont parfois plus exigeants que nécessaire. Il est toujours possible de mieux faire, mais il est plus intéressant d’avancer en pensant à son bien-être et à celui de son enfant que de vouloir entrer dans les cases du parent parfait répondant à tous les critères.
Se lancer dans l’écoparentalité n’est pas une mince affaire. Cela ne se fait pas sans heurt, ni sans remise en question. C’est approfondir sa relation avec soi, avec son enfant et avec son environnement. Être un écoparent, c’est materner en toute liberté selon des valeurs de respect, d’autonomie, de liberté et de créativité. La parentalité écologique, c’est avant tout s’autoriser à penser par soi-même.