Donner confiance en soi à son enfant est l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse lui offrir, car cela va l’aider tout a long de sa vie. Que ce soit en tant qu’adolescent, en tant que jeune adulte qui entre dans la vie professionnelle ou plus tard, cette capacité à avoir une bonne estime de soi s’avère essentielle pour affronter les nombreux défis de la vie.
Dans la relation parent-enfant, la notion de confiance en soi est un travail de tous les jours. Voici quelques clés pour y parvenir dans les moments difficiles comme dans les bons jours.
Confiance en soi : définition
Différence entre confiance en soi et estime de soi
L’estime de soi et la confiance en soi sont souvent associées et utilisées comme synonymes. Cependant, il existe une légère différence entre ces deux notions puisque l’estime de soi repose sur une prise de conscience de sa propre valeur personnelle.
C’est cette capacité à reconnaître ses limites et ses points forts.
La confiance en soi est davantage le fait de croire en ses capacités à réussir. C’est donc une projection.
Quand un enfant confiant possède une bonne estime de soi, il s’accepte comme il est. Il a une image positive de lui-même.
Cette disjonction est importante, car un enfant peut avoir une très bonne estime de lui-même au niveau social, mais avoir une confiance en lui-même à améliorer pour ce qui est de l’école par exemple.
Selon Isabelle Filliozat, psychothérapeute française, quand l’enfant réunit l’estime de soi et la confiance en soi, il se trouve capable d’être lui-même à 100 % :
- Avoir une vision juste de ce qu’il ou elle est ;
- Identifier ce qui le différencie des autres ;
- Pouvoir des choix, même dans les moments difficiles ;
- Exprimer ses propres besoins, ses propres émotions, ses préférences et ses idées ;
- Se fixer des attentes réalistes et des objectifs accessibles ;
- Avoir confiance en l’avenir ;
- Prendre des risques, oser de nouvelles expériences, se donner le droit à l’erreur ;
- Rester motivé et avancer ;
- Avoir des relations sociales, amicales et amoureuses positives ;
- Avoir confiance en lui et dans les autres ;
- Se faire respecter.
Confiance en soi et l’école
Dès l’âge de 3 ans déjà, mais surtout à partir de la fin de la maternelle et début de l’école primaire, l’enfant doit s’adapter à une nouvelle réalité : l’école.
Dès l’âge de 4, 5 et 6 ans commence une période exigeante en termes d’apprentissage, car l’enfant reçoit un grand nombre d’informations.
Il va ainsi apprendre à s’organiser, à se concentrer, à devenir plus autonome et à être responsable de lui et des autres.
L’école est aussi synonyme de contact avec les autres enfants de son âge. Cela va l’amener à se comparer, que ce soit dans les nouvelles activités ludiques, des activités sportives ou dans une matière scolaire (écriture, lecture, calcul, arts plastiques, etc.).
Il ou elle va aussi peut-être chercher à se comparer physiquement avec d’autres.
Pour tous ces apprentissages, la confiance en soi de l’enfant est essentielle pour qu’il comprenne qu’il est unique. Il n’a pas besoin de se comparer aux autres pour être heureux.
Les facteurs qui influencent la confiance des enfants en eux-mêmes
Plusieurs attitudes et autres facteurs externes peuvent influencer sur la confiance relationnelle ou le manque de confiance de l’enfant.
Des enfants confiants naturellement ?
Par exemple, certains enfants s’avèrent naturellement à l’aise de faire des essais et de faire des erreurs. Ils ont un tel tempérament qu’ils acceptent plus facilement de prendre des risques et de devoir recommencer si nécessaire. Ils développent naturellement une bonne dose de confiance en eux-mêmes.
Un besoin d’observer
D’autres enfants apprennent cette confiance en eux en observant autour d’eux. Ainsi, ces enfants ont besoin de mieux connaître les nouvelles personnes qu’ils rencontrent ainsi que les lieux qu’ils fréquentent pour la 1ère ou la 2e fois avant de se sentir bien.
Ces enfants vont prendre moins d’initiative dans les moments difficiles parce qu’ils auront peur d’échouer, ce qui peut freiner le développement de leur confiance.
Le comportement des parents
Un autre facteur déterminant dans le développement de la confiance en soi chez l’enfant est l’attitude de ses parents.
On le sait bien, les enfants apprennent en mimant et en répétant ce que font et disent leurs parents. Ceux-ci sont les premiers miroirs et les premiers modèles auxquels les enfants se confrontent au quotidien.
Cela se fait parfois sans s’en rendre compte.
Ainsi, quand l’enfant fait quelque par lui-même, il développe sa confiance et il devient fier de lui. Mais il arrive aussi que les parents anticipent ses besoins et fassent à la place de l’enfant. Une intention des parents très louable, mais qui peut avoir des conséquences contraires à c que l’on souhaite.
Sous prétexte de le (sur) protéger afin de lui éviter des difficultés, cette approche n’aide pas l’enfant à développer sa propre confiance en ses capacités.
Il est important que l’enfant se rende compte qu’il a un parent imparfait. L’erreur des parents n’est pas toujours celle qui va répéter.
Le choix d’une nouvelle activité
Certaines activités extrascolaires peuvent impacter positivement ou négativement sur la confiance en soi de l’enfant.
En effet, si les activités proposées par les parents sont adaptées à ses capacités (comme le yoga pour enfant) tout en représentant un challenge qu’il peut surmonter, l’enfant va mieux vivre ses succès et développer ses habiletés et des compétences dont il sera fier.
Mais si l’enfant manque de stimulation, si les activités sont trop exigeantes ou trop difficiles, l’enfant risque de se démotiver, de se sentir incompétent et manque de confiance finalement.
Comment agir pour doper la confiance en soi à son enfant ?
Voici quelques attitudes et comportements à adopter jour après jour pour un boost de confiance en soi de son enfant.
Valoriser les succès de votre enfant
Au lieu de stigmatiser les échecs de votre enfant, pourquoi ne pas souligner ce qui est bien et de réussir ? Pourquoi ne pas célébrer toutes ses actions positives ?
Même si cela semble naturel, banal ou normal, il est essentiel d’en faire part à votre enfant. En effet, ce dernier ne sait pas ce qui se passe dans votre tête, il ne peut pas savoir si ce qu’il a fait est bien ou pas.
Isabelle Filliozat l’affirme : valoriser l’accumulation des réussites ne vont pas le rendre orgueilleux. Mais cela va l’aider à lutter contre le manque de confiance en soi, notamment dans les moments difficiles à ses yeux.
Votre garçon sait s’habiller tout seul ? Dites-lui bravo !
Votre fille ramène une bonne note de l’école ? Dites-lui bravo.
Il ou elle est rentrée à l’heure que vous aviez indiquée ? Encore une fois, félicitez-le !
Elle désire prendre le train toute seule pour rejoindre ses grands-parents ? Mais bien sûr ! Voici d’ailleurs un petit conseil pour savoir à partir de quel âge on peut prendre le train.
Le faire parler d’une chose qu’il maitrise parfaitement
Les enfants découvrent de nouvelles choses tous les jours et souvent, ce sont aussi des choses complètement étrangères aux yeux des parents.
Cela peut concerner aussi bien ses hobbies, ses apprentissages scolaires, une activité sportive, etc.
L’important est de la ou le faire parler et de lui demander vous expliquer ce qu’il connaît ou comment il fait telle chose.
Cela va l’aider à se sentir plus sûr de lui et surtout plus « fort » que ses parents. Pourquoi ? Parce qu’il ou elle sera dans la position de ce lui qui enseigne quelque chose à l’autre.
Cette valorisation de son savoir est excellente pour son développement émotionnel et psychologique.
Célébrer ses propres réussites
Sans en faire des excès, il importe que les parents célèbrent aussi leurs victoires, leurs réussites personnelles ou professionnelles devant leurs enfants.
Voici un excellent moyen de montrer l’exemple. C’est aussi une opportunité pour votre enfant de se rendre compte qu’être heureux d’avoir réussi quelque chose n’est pas nécessairement synonyme d’un ego surdimensionné.
Célébrer un succès, quel qu’il soit, c’est donner du courage. C’est apporter un petit coup de boost de confiance et de la motivation pour continuer et avancer, à poursuivre les efforts.
Proposer des activités où l’enfant se sent à l’aise
En proposant de nouvelles activités bienveillantes où son propre enfant excelle comme le yoga pour enfant, ou des jeux où il gagne facilement, cela va le mettre dans la réussite et lui montrer qu’il est évidemment capable et compétent.
Les enquêtes En Cavale proposent des jeux valorisants pour les enfants.
Pourquoi ne pas en profiter pour travailler sur notre capacité, en tant qu’adulte, à admettre que l’on peut perdre aussi (et réparer son enfant intérieur)?
Sortir de la zone de confort
À tout âge, il va être nécessaire de sortir de notre zone de confort pour avancer, pour oser, pour réussir (et parfois échouer).
Il ne sert à rien d’empêcher votre enfant de tenter quelque chose parce que vous avez peur en tant que parent.
Apprenez à relativiser les risques et restez attentifs sans le surprotéger pour autant.
Si l’enfant sent que vous avez une bonne confiance dans le fait qu’il peut réussir, il y a de fortes chances qu’il ou qu’elle y parvienne.
Valoriser les échecs
Ce n’est pas quelque chose d’inné, mais l’erreur fait partie du succès.
Selon Isabelle Filliozat, il est important d’expliquer à votre enfant que le fait de se tromper, de rater n’est pas quelque chose de fatal ni de mal.
Au contraire, pourquoi ne pas envisager cela comme une 2e chance de faire mieux, d’apprendre de ses erreurs et de finalement réussir ?
Ce qu’il est déconseillé de faire
Au CHU Sainte-Justine, il a été démontré que certains signes permettent de repérer qu’un enfant manque de confiance en lui.
Par exemple, s’il commence à raconter des mensonges pour obtenir de l’attention ou se donner de l’importance, cela peut être un premier signe.
S’il refuse de faire une activité avec des amis parce qu’il s’estime pas suffisamment bon ou parce qu’il a peur du regard des autres, voilà un autre signe à surveiller de près.
Le 1er réflexe à adopter est de lui parler, d’en discuter avec lui.
Mais si vous ressentez, en tant que parent, que le manque de confiance est plus important que vous ne l’imaginiez, si vous ne savez plus quoi faire pour l’aider, autant vous tourner vers un professionnel. Un éducateur spécialisé ou un psychologue saura vous donner — et à votre enfant — des clés pour retrouver la confiance de base en soi.
De même, il faut veiller à ce que son propre enfant ne subisse pas de harcèlement scolaire (ou d’humiliation). Cela représente 1 enfant sur 10 au collège malgré tout ce harcèlement entraine une phobie scolaire, une possible dépression et peut aller bien plus loin dans certains cas.
L’important est de ne pas dénigrer ce qu’il est ni ce qu’il dit. Il ne faut pas le critiquer négativement, car cela génère un stress peu favorable au développement de la confiance en soi chez l’enfant.
Enfin, selon les dires d’Isabelle Filliozat, la comparaison au sein de la famille n’est pas une bonne chose.
Les remarques du type « quand j’avais ton âge… » ou encore « ton frère lui il sait que… » sont une stratégie inefficace et qui va favoriser la culpabilité et le manque de confiance de l’enfant.
Au contraire, travaillez sur la connexion des enfants dans la fratrie. Rassurez, discutez ensemble pour améliorer la relation parent et enfant. Puis apprenez ensemble à voir le bon côté des choses.
La confiance en soi se travaille jour après jour, dans chaque moment de notre vie.