Quand les enfants sont exposés trop jeunes aux écrans, cela a inévitablement des conséquences sur leur développement cognitif. Et que dire de leur santé générale ? C’est pourquoi il est recommandé de leur limiter cet accès et de doser cette exposition de manière intelligente.
Nous vous expliquons comment expliquer à vos enfants les dangers des écrans. Voici quelques recommandations en fonction en leur âge.
Les risques de l’écran pour vos enfants
Quel que soit l’âge de votre enfant, les conséquences d’une exposition continue aux écrans sont multiples et à différents niveaux.
Sur le développement du cerveau et l’apprentissage des facultés basiques
Un enfant surexposé devant un écran a plus de risques de souffrir d’un retard de langage par rapport à d’autres.
La passivité qui apparaît devant un écran n’encourage pas le développement du vocabulaire ni les échanges d’idées.
Et les conséquences s’avèrent rapidement visibles : intérêt moindre à l’écoute, habileté moindre sur le plan mathématique, une petite autonomie et une résistance à l’effort moindre.
Et cela n’est pas sans compter sur des difficultés en termes d’intégration sociale.
Sur les capacités de concentration et d’attention
Même si votre enfant se trouve dans une pièce avec la télévision allumée et qu’il ne la regarde pas directement, sa faculté à se focaliser sur un sujet sera réduite.
Sur le bien-être et l’équilibre de l’enfant
Un enfant qui passe beaucoup de temps devant écran est susceptible d’être moins heureux . Il va développer un stress, voire une anxiété.
Ainsi, on estime qu’une consommation supérieure à 4 heures/jour entraine des problèmes émotionnels, une dégradation de sa santé mentale ainsi qu’une mauvaise estime de soi.
Ce temps devant écran empiète sur d’autres activités qui pourraient être d’ordre culturel, manuel ou sportif. Ces activités s’avèrent essentielles pour apprendre et développer certaines valeurs (partage, respect de soi et des autres, etc.)
Sur l’attitude, le comportement
Un enfant qui passe un grand nombre d’heures par jour devant un écran est susceptible de se montrer plus agressif. Il est plus compulsif, car il ne s’est pas (ou plus) ce que sont l’attente, la patience, l’effort.
L’habitude de consommer du contenu visuel sur écran, avec cette notion d’immédiateté et spontanéité, lui ôte ce besoin essentiel qu’est la patience. Il ne sait plus apprécier ce qu’il a.
Sur sa santé
Enfin, l’exposition d’un écran répétée et quotidienne favorise une tendance au grignotage, entrainant dans certains as une prise de poids.
De récentes études, à l’Université de Saragosse et de Sao Paulo, démontrent qu’une exposition aux écrans de plus de 2 heures/jours entraine un risque d’hypertension accru de 30 % chez l’enfant de moins de 10 ans.
Et que dire des troubles du sommeil qui s’en trouve perturbé ?
Les impacts sociaux et psychologiques de l’écran
De nombreuses études le démontrent aujourd’hui : il est essentiel de limiter le temps passé devant les écrans pour les enfants.
Que cela concerne le téléphone portable, la tablette ou la télévision, il importe de prendre en compte leur âge pour décider du temps de consommation d’écran.
Et quand on sait qu’un foyer français possède en moyenne 6 écrans (tout écran confondu), on comprend que la tâche s’annonce ardue (mais pas impossible) pour les parents.
Les conséquences sur le plan social et l’interactivité avec le monde extérieur sont très largement visibles chez les enfants.
Ce n’est pas un mythe. C’est bel et bien une réalité tangible à laquelle tout parent doit prêter attention pour le bien-être de leur progéniture.
Une diminution du bien-être
Un mauvais usage de l’écran ou une consommation excessive contribue à une diminution de l’estime de soi. Cela concerne autant le temps de visionnage que le contenu visuel en lui-même.
En parallèle, cela augmente le sentiment de stress, d’anxiété et peut amener à la déprime chez l’enfant.
Une altération des fonctions cognitives
Certaines études démontent déjà qu’un usage excessif des écrans chez les enfants est à corréler avec une diminution de concentration, de l’attention et une baisse de la mémoire.
Dès lors, l’enfant perd des fonctions exécutives. Il s’avère moins capable de prendre des décisions, de faire des projets d’avenir ou encore d’affronter des situations nouvelles.
Ces fonctions exécutives, nécessaires au développement des enfants et adolescents, contribuent à la réussite éducative. Ce sont aussi des bases à l’adoption de bonnes habitudes de vie et au développement des compétences sociales.
L’écran réduit tout ce champ des possibles. Il enferme l’enfant dans sa bulle.
Il réduit son langage et son vocabulaire (à cause de l’écoute passive qu’entraine le suivi d’un écran) et annule petit à petit son envie de découvrir le monde et d’aller vers l’autre.
Un isolement de plus en plus profond
Chez l’enfant, et encore plus chez l’adolescent, laisser la vie en ligne – et les réseaux sociaux surtout – prendre le dessus sur la vie réelle entraine une détérioration des relations interpersonnelles. Cela mène à l’isolement, à une réduction des compétences sociales et à des difficultés scolaires ou professionnelles in fine.
Une diminution des compétences sociales
Concrètement, l’exposition précoce, récurrente et excessive, aux écrans réduit leurs compétences sociales.
Une mauvaise utilisation d’Internet, notamment si l’enfant est exposé à des contenus qui ne lui sont pas destinés (violence, hypersexualisation, etc.), favorise cet appauvrissement des compétences sociales.
Cyberdépendance chez les enfants : comment la reconnaître et la prévenir ?
L’enfant et la relation à l’écran
La cyberdépendance des enfants et des adolescents vis-à-vis des écrans est une réalité à ne pas omettre quand on est parents.
Chez les enfants, ces derniers sont plus influençables que les adultes. Ils sont particulièrement vulnérables aux techniques de marketing Web.
Comme leur cerveau est en plein développement, ils vont manquer d’autodiscernement, de jugement et surtout de maturité face à l’utilisation des écrans.
Les ados et les jeunes adultes sont déjà plus impulsifs et plus susceptibles de prendre des risques.
Ils sont dans une tranche d’âge où l’on effectue plusieurs transitions : premières expériences amoureuses, fin de la scolarité, départ du foyer familial, arrivée dans le marché du travail, etc.
Comme leur cerveau ne sera « mature » que vers l’âge de 25 ans en moyenne, ils éprouvent parfois des difficultés à trouver cet équilibre entre la vie en ligne et la vie IRL (In Real Life).
Comment reconnaître la cyberdépendance ?
Dangers des écrans et cyberdépendance
Les risques d’une exposition incontrôlée aux écrans sont associés souvent à la cyberdépendance.
Dans ce cas-là, la personne a des difficultés à se déconnecter, elle perd le contrôle.
Elle pense sans à son activité en ligne et décide de faire passer sa vie virtuelle avant sa vie réelle.
Chez les jeunes enfants et les ados notamment, cela se reconnaît par un isolement dans leur chambre pour jouer en ligne tandis que leurs amis sont dehors.
Un ado cyberdépendant refuse de prendre ses repas en commun. Il s’oppose à toute activité en famille parce qu’il désire toujours rester connecté.
Attention : la durée de connexion aux médias n’est pas le facteur unique pour caractériser une cyberdépendance.
Signes de la cyberdépendance
Alors quels sont les signes de cyberdépendance ?
- L’enfant ou l’ado est connecté tous les jours, près de 4 heures par jour au minimum : console de jeu, téléphone portable, ordinateur, télévision ou tablette, les sources numériques sont multiples. C’est surtout la récurrence quotidienne de ce genre de comportement qui doit éveiller un soupçon.
- Il ou elle est toujours fatiguée : passer autant d’heures devant un écran fatigue. La lumière bleue provoque des troubles du sommeil.
- Les résultats scolaires sont en chute : qui dit fatigue dit manque de concentration. L’écran ne doit pas entraver la réussite scolaire.
- Il délaisse la vie réelle : il ou elle préfère rester chez lui au lieu de sortir avec ses amis. C’est sûrement le signe le plus visible qui doit donner l’alerte. Un enfant cyberdépendant se désintéresse des activités amicales, familiales, sportives et sociales au profit de sa vie virtuelle.
- Son humeur est changeante : même si l’adolescent est connu pour sa mauvaise humeur, l’ado cyberdépendant est comme un accro à une drogue. Son addiction aux écrans entraîne un état de manque et la mauvaise humeur se transforme en crise d’angoisse, en colère voire en dépression.
Comment prévenir la cyberdépendance ?
La première chose à faire est de ne surtout pas couper totalement l’accès au numérique. Pour l’enfant ou l’adolescent cyberdépendant, cela relève d’une mission impossible.
Cependant, de bons gestes et des attitudes saines et appropriées permettent déjà de trouver un équilibre, pour l’enfant comme pour le parent inquiet.
Voici quelques-uns de nos conseils :
- Donner le bon exemple : les enfants et les ados reproduisent les habitudes et les comportements de leurs parents. Montrez-leur le chemin en ayant une utilisation respectable (pas de téléphone à table, on pose son téléphone quand on parle à quelqu’un, etc.).
- Fixer des limites : votre enfant et votre ado auront toujours besoin de limites qui forment un cadre. Cela va, peut-être les frustrer, mais cela rassure également. Déterminer un temps d’exposition par jour. Ou mettez en place un planning (pas de jeux vidéo les jours d’école, utilisation du téléphone 1 heure par jour, pas d’écran après 20 h, etc.) selon vos valeurs et vos habitudes. Rappel, c’est vous qui déterminez où se situe la limite.
- Supprimer les écrans de la chambre : cela semble évident, mais beaucoup d’enfants et d’adolescents possèdent déjà un ou deux écrans dans leur chambre. Cela évite la tentation. Laissez les écrans dans une pièce commune par exemple, c’est aussi un moyen de garder un œil sur leur utilisation.
- Proposer des activités non numériques : jeux de société en famille comme avec notre box enfant, sorties culturelles, promenades, activité physique, lectures, jardinage, bricolage. Tout est bon pour que l’enfant lève le bout de son nez de son écran.
- Discuter librement de l’accès aux écrans et de la consommation excessive d’Internet : demandez à votre enfant quels sont ses jeux préférés, ses applications du moment. Discutez-en avec lui/elle, demandez-lui pourquoi il les utilise. Plus vous en discuterez, moins il aura envie de le faire ne cachette.
- Rester attentif : émotions négatives, retrait du cercle familial et amical, manque d’activité, manque de concentration, résultats en berne, il faut surveiller les éventuels signes.
Quelles recommandations pour les enfants surexposés aux écrans
Inutile de brosser un tableau noir de tous les risques, car il est toujours temps de corriger le tir.
La règle de 3-6-9-12
Idée née de l’esprit de Serge Tisseron (psychiatre, docteur en psychologie) en 2008, cette règle des « 3-6-9-12 » serait un bon indicateur pour écarter votre enfant de l’écran.
Elle propose, dans un tableau de temps par écran par âge, des repères simples. Ainsi, l’écran s’invite dans la vie de nos bambins de manière plus responsable, plus naturelle.
Voici, en résumé, ce qu’édictent ces conseils de Serge Tisseron :
- Pas de télévision ni aucun écran avant l’âge de 3 ans : privilégiez les jeux traditionnels ainsi que les livres. Et n’oubliez pas de laisser votre enfant s’ennuyer pour qu’il développe son imaginaire.
- Pas de console de jeux avant l’âge de 6 ans : les règles doivent être fixées à l’avance sur le temps consacré à la console ou à la tablette. De plus, la tablette, comme la console, l’ordinateur ou la télévision doivent toujours être regardés dans une pièce commune et jamais seul dans sa chambre.
- Pas d’Internet avant 9 ans : là aussi, le temps d’écran sur Internet doit être limité et réglementé en amont. La consommation se fait elle aussi dans une pièce commune et non dans la chambre seule. Les parents doivent paramétrer les contrôles parentaux. Et surtout, n’hésitez pas à parler à votre enfant du droit à l’image en lui répétant 3 idées : 1/tout ce qui est publié sur Internet peut tomber dans le domaine public. 2/Rien ne disparaît sur Internet. 3/Il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur Internet.
- Pas de réseaux sociaux avant 12 ans : choisissez, avec votre enfant l’âge à partir duquel il va avoir son 1er téléphone. Expliquez-lui pour quelles raisons il peut en avoir besoin (et pourquoi cela n’est pas toujours indispensable à son âge).
En conclusion
La consommation des écrans devient quelque chose de véritablement difficile pour certains parents. En prendre déjà conscience est un premier pas pour soi comme pour les enfants.
Et n’oubliez pas une chose : les enfants imitent leurs parents, car vous êtes leurs premiers repères.
Et vous, quelles sont les solutions pour réduire le temps des écrans pour vos enfants ?